EVANOUISSEMENT DU DESIR DE REUSSIR

 Réussir dépend de deux facteurs : la quantité et la qualité de tentatives. En toute logique, plus vous ferez d’essais de qualité, plus vos chances d’expérimenter la sortie hors du corps s’accroîtront. Cependant, pratiquement tous les praticiens rencontrent certaines difficultés psychologiques qui les empêchent de réussir lors de 30 à 75 % de toutes leurs tentatives. C’est dommage de voir qu’ils gaspillent la moitié de leurs potentialités à cause de leurs schémas de pensées.

Cela se produit principalement au cours de deux types de situations, là où les praticiens perdent absolument le désir d’essayer : a) lors d’un réveil trop alerte b) lors d’un réveil avec des mouvements physiques. Même si, dans l’une ou l’autre situation, on décide rapidement d’essayer, naturellement, la tentative va être aléatoire voire mauvaise. C’est un coup d’épée dans l’eau. De toute façon, dans la plupart des cas, on ne tente même rien.
L’humour de la situation repose sur les sensations, illusoires, d’être complètement réveillé et de bouger physiquement. Par exemple, la pensée, « je suis bien trop réveillé, ça ne marchera pas du tout aujourd’hui » est généralement suivie d’un rendormissement immédiat. En tout cas, beaucoup des mouvements ressentis au réveil sont faux, même si, en apparence, ils relèvent du corps physique. Mais, même s’il y a une réelle prise de conscience du réveil et quelques mouvements physiques, la probabilité d’entrer dans la phase présortie diminue peu. Dans ces situations, il y a, donc, possibilité  d’essayer, et, même, d’espérer un beau résultat. Ceux qui suivent ce principe simple vont pouvoir doubler le nombre de leurs expérimentations.

Malgré tout, souvent la bonne connaissance de ce seul principe ne suffit pas à éliminer le manque de confiance en soi. Afin de dépasser la  conviction qu’un essai est voué à l’échec, on utilisera une méthode très efficace en psychologie : l’auto-persuasion. Si le praticien est désespéré, imaginant toutes ses tentatives vouées à l’échec, il devra se dire « je pense bien qu’une tentative de dédoublement ne va guère fonctionner aujourd’hui, mais maintenant je vais tout simplement m’exercer pour le futur et tout faire comme si les conditions étaient idéales ». S’en suivra une pratique de grande qualité, au cours de laquelle il sera facile d’accéder véritablement à l’état recherché. Donc, si lors d’un réveil, vous avez l’impression que rien ne peut se produire, mettez-vous à pratiquer des cycles de techniques indirectes, sans souci du résultat.

Il faut aussi noter que souvent des praticiens gaspillent des tentatives parce qu’ils croient qu’ils doivent être dans un demi-sommeil pour cela. Beaucoup pensent que saisir cet état est une condition préalable obligatoire pour les méthodes indirectes. Cela l’est généralement, mais cet état transitoire, la plupart du temps, ne commence pas à la seconde où l’on se réveille, mais plutôt, il naît de l’exécution des cycles de techniques ! Autrement dit, être dans un demi-sommeil n’est pas quelque chose à saisir au réveil, mais quelque chose à créer à l’aide des techniques elles-mêmes, ce qui est, en fait, leur but. Voilà exactement pourquoi il faut faire de tous ces moments une chance à saisir.

Il est simplement impératif d’être bien conscient que l’on peut entrer dans la phase prédissociative lors de n’importe quel réveil, en dépit de toutes les apparences et de toutes les pensées qui vous viennent. C’est pourquoi il ne faut pas trop analyser ni intellectualiser la question : vous avez juste à essayer résolument, essayer, et essayer encore.